Ce samedi 22 août 2020, l’humanité aura atteint le “dépassement des ressources” annuel et vivra “à crédit” de la nature jusqu’à la fin de l’année… Retour sur ce phénomène et explications.
Qu’est-ce que le dépassement des ressources ?
Concrètement, il s’agit du moment où l’humanité a épuisé les ressources que la planète peut renouveler en un an.
Tous les ans, l’ONG Global Footprint Network calcule le « Jour du dépassement » (Overshoot Day en anglais). Celui-ci se base sur 3 millions de données statistiques de 200 pays. C’est la date à partir de laquelle l’humanité a consommé toutes les ressources que les écosystèmes peuvent produire en une année. Cet indicateur est né dans les années 1970 et depuis, l’échéance ne fait qu’avancer d’année en année… Il prend en compte les ressources consommées par la pêche, l’élevage, les cultures, la construction, l’utilisation d’eau et les émissions carbone. Les ressources dites “non renouvelables” (énergies fossiles, minerais) ne sont quant à elles pas intégrées au calcul.
Le saviez-vous ? Si tout le monde vivait comme les Français, il aurait fallu 2,7 planètes en 2019 pour subvenir aux besoins de l’humanité. © WWF
Retour sur 2020
L’indicateur mis au point par le Global Footprint Network montre l’évolution de l’empreinte écologique de l’humanité.
Par rapport à l’an dernier, nous observons cette année un recul de 3 semaines de la date du Dépassement des ressources. Celle-ci était fixée au 29 juillet en 2019. Cependant, ce recul est lié au confinement engendré par la pandémie de Covid-19. En effet, pendant des mois, le monde et la consommation générale ont tourné au ralenti. Les principaux facteurs à l’origine du recul de l’empreinte écologique mondiale depuis début 2020 sont :
– La baisse des émissions de CO2 (-12,5%).
– La baisse de l’empreinte forestière (-8,4%).
Pour Mathis Wackernagel, président du Global Footprint Network, cela montre que “des changements importants et rapides sont possibles. Mais cette réduction de notre empreinte écologique est imposée et non voulue, et comme elle ne s’accompagne pas d’un changement systémique dans nos modes de production et de consommation, elle ne va pas durer“.